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Il y a, dans le jardin de mamie, une variété extraordinaire d'espèces dans un espace pourtant si réduit. 

Il ne s'agit pas d'un jardin où l'on se perd, mais peut être d'un jardin où l'on se trouve et se retrouve sans cesse.

De sa chambre, une vue inattendue sur l'ensemble de jardin si vêtu qu’il semblerait couvert. 
On ne peut être qu'émerveillé.e devant cette multitude des possibilités de découvertes dont il recèle ce coin de paradis. 

Chez mamie, c’est à son image. 

On se fraye un chemin entre les bibelots et les branches d'un vert lumineux pour arriver devant toujours plus de variété fascinantes de formes et de dispositions. 

 

C’est une cascade. 
J’entend encore le mistral léger les traversant et le mouvement lent des feuilles de palmier sèches et tombantes. 

Je trouve que ce bruissement sec et continue imite parfaitement le frémissement des eaux vives d’une cascade lointaine. 


Où elle est domptée, la nature se réinvente. 


Le jardin de mamie a cela d’étonnant qu’il semble à la fois entretenu et abandonné. 

Mêlées l'une à l'autre dans une danse serpentine et sans merci, le cactus paraît toujours sortir victorieux. 

Le noir et le blanc s'y livrent bataille à coup de pics et d'esquives ondulés formant ainsi une matrice à laquelle il devient difficile d'échapper. 

Par 40°, je déambulais dans son jardin. 

L’été indien, prolongé à souhait, posait sur octobre ses dernières chaleurs abondantes et sur moi, le soleil me soustrait à ma vie parisienne. 

Du Sud, je pensais avoir tout parcouru.

Je regagnais depuis trop longtemps cette ville à contre volonté, à la recherche d’un surplus de vacances à quelques heures d’un énième train. 

Au coeur de mon enfance, il me fallait être loin de tout : ce jardin m’apparut comme une évidence. 

Je me suis alors engouffrée dans l’enceinte luxuriante de cet éden majestueux. 

Rapidement, j’ai ressentis la force et le mystère de ce jardin vieux de 50 ans. 

Parmi les ronces, le graviers rouillés et le figuier centenaire, j’aperçois l’histoire de ma famille. 

C’est la force du soleil. 

Seule sa lumière décrit le monde, ce qui est dans l’ombre ne fait pas partie du visible. 

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